Lily Gilot : les possibilités infinies du tourisme

Publié le 8 octobre 2020

Le 24 avril 2020, Lily Gilot devenait la première femme présidente du conseil d’administration de Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean. Après un parcours de plus de 20 ans dans le merveilleux monde du tourisme – qui a débuté avec le programme Techniques de tourisme à l’ITHQ –, la dynamique responsable des communications et du marketing du Musée du Fjord est toujours aussi passionnée par son métier.

Malgré les défis engendrés par la crise de la COVID-19, Lily est persuadée que l’industrie du tourisme au Québec n’a pas dit son dernier mot et que le potentiel de développement est énorme pour qui saura en saisir toutes les opportunités.

Qu’est-ce qui t’a attirée dans le milieu du tourisme au départ?
À la fin de mon secondaire, je ne savais pas trop vers quel domaine me diriger, mais je savais que le côté humain m’intéressait. J’ai pensé au milieu de la santé : j’ai fait un an en sciences pures au cégep, mais j’ai rapidement réalisé que je préférais travailler avec des gens en vacances qu’avec des gens malades!

À l’époque, le tourisme était assez méconnu comme milieu. Mes oncles et mes tantes ne comprenaient pas de quoi je parlais quand je leur disais dans quel domaine j’allais étudier! Pour eux, le tourisme, ce n’était que les voyages organisés et les agences de voyages. Mais moi, ce qui m’avait attirée dans le programme de l’ITHQ, c’était tout le côté gestion et le fait qu’on allait voir la globalité de l’expérience touristique.

Tu es originaire de La Baie, au Saguenay. Tu es venue étudier à Montréal. Pourquoi as-tu décidé de retourner travailler dans ton coin de pays?
Au début, je ne pensais pas revenir travailler dans ma région, mais rapidement, pour moi, le ciment est devenu oppressant. La nature me manquait! Et à mon retour en région, j’ai eu une super opportunité. J’ai commencé à travailler au Parc national du Fjord-du-Saguenay alors que la SEPAQ venait de recevoir le mandat de transformer les parcs régionaux en parcs nationaux. C’est un endroit que je connaissais bien, car quand j’étais petite, ma famille avait un chalet tout près de la barrière d’accès du parc. C’était un super momentum, il y avait tout à faire. J’ai travaillé pendant six ans à ce parc et à celui des Monts-Vallin. Ensuite, j’ai voulu explorer autre chose, faire du marketing à l’état pur. J’ai donc fait un certificat en marketing à l’Université du Québec à Chicoutimi. J’ai ensuite travaillé quelques années comme consultante, et le Musée du Fjord est venu me chercher.

Qu’est-ce qui t’a séduite dans l’idée de travailler dans un musée?
Ça me permettait de réunir mes deux passions : le tourisme et le marketing. Ce qui m’a attirée au Musée du Fjord, c’est tout le potentiel de développement. Le Musée existe depuis plus de 50 ans, donc c’était motivant de penser à tout ce qu’on pouvait faire pour le faire évoluer. Ce que j’adore de mon travail, c’est que j’apprends tout le temps. Nos expositions changent chaque saison, alors j’ai toujours un nouveau sujet à explorer. C’est aussi très créatif, car avec la place que les réseaux sociaux ont prise dans l’industrie touristique, il faut toujours penser à de nouveaux moyens d’entrer en contact avec les gens.

Le musée est présentement fermé à cause de la COVID-19. Comment arrivez-vous à tirer votre épingle du jeu?
Au printemps, on a dû mettre les bouchées doubles pour prendre le virage numérique. On essaie d’offrir des expériences différentes. Par exemple, comme les visites de groupe ne sont plus permises, on travaille à voir comment on peut se déplacer dans des écoles afin de faire découvrir le musée.

En avril, tu es devenue la première femme présidente du conseil d’administration de Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui regroupe plus de 500 membres. Bravo! Qu’est-ce qui t’a donné envie de relever ce défi?
Ça faisait quatre ans que j’étais sur le conseil d’administration (CA), comme administratrice. Je m’étais présentée au départ sur le CA parce que je suis passionnée du milieu et j’avais le goût de m’impliquer. Quand le poste de présidente s’est libéré, j’ai eu envie de tenter ma chance, car j’ai toujours aimé travailler en équipe. Le côté humain, je l’ai dit plus tôt, c’est super important pour moi! De pouvoir côtoyer les hauts dirigeants de toutes sortes d’entreprises de la région, de pouvoir entendre leurs points de vue et leurs opinions, c’est super intéressant et motivant!

Comment entrevois-tu les prochaines années pour le milieu touristique au Québec?
Il va y avoir beaucoup de défis, c’est certain, mais il va y avoir aussi beaucoup d’opportunités. Il y a tellement d’expériences qui n’ont pas encore été inventées. Oui, l’industrie du tourisme a été une des industries les plus affectées par la crise, mais je pense qu’avec de la créativité, elle peut se réinventer.

On a tous à gagner à faire redécouvrir le Québec. Les Québécois ont voyagé dans la province cet été et ils ont aimé ça. Il faut maintenant leur faire comprendre que le 5000$ qu’ils dépenseraient sur un voyage en Italie n’a pas moins de valeur s’il est dépensé au Québec. Il faut changer les mentalités et les perceptions, et faire voyager les gens dans leur propre région. Il y a plein de Saguenéens qui vont au musée quand ils visitent Montréal, mais qui ne sont jamais venus au Musée du Fjord. Plusieurs Québécois n’ont jamais exploré le fjord par la voie maritime, alors qu’il est reconnu à l’international. Le port de Saguenay s’est d’ailleurs vu décerner quatre fois le prix Best Port Welcome par le réputé magazine britannique Cruise Insight. Sur l’échiquier mondial, on a surpassé des ports comme celui de Sydney!

J’en suis convaincue : on peut être dépaysé en voyageant au Québec!