De Montréal à Coaticook : du mentorat à distance

Parti de Montréal en pleine pandémie, Michel Megarbane a trouvé son bonheur à Coaticook, dans les Cantons-de-l’Est, où il a enfin pu réaliser son rêve de devenir entrepreneur. « Un beau défi », se réjouit-il. Chose certaine, le nouveau propriétaire du gîte touristique L’étoile du lac Lyster ne chôme pas depuis qu’il a lancé son projet, à la fin de l’été 2020. « C’est beaucoup de travail. Le gîte affiche complet quasiment tous les jours », affirme le diplômé du programme Hautes Études en gestion hôtelière internationale. Cette charge de travail ne l’a toutefois pas empêché, l’hiver dernier, de se porter acquéreur d’un magasin général à proximité, la Halte du Pinacle, et du restaurant adjacent, le Bistro du Pinacle, qui avait grand besoin de rénovations.

Comment jongle-t-il avec ses nouvelles responsabilités? D’abord en faisant appel à un mentor, un des avantages offerts aux candidats du service Passion Entrepreneur. Même s’ils ont été jumelés il y a quelques mois à peine, on sent déjà une belle complicité entre lui et son mentor, Sylvain Drouin, associé chez Horwath HTL et chargé de cours à l’ITHQ. Il faut dire qu’ils se connaissaient déjà – Michel ayant été l’étudiant de Sylvain à deux reprises durant sa formation. Entretien croisé.

Michel, qu’est-ce qui vous a incité à faire appel à un mentor?

Michel : Quand j’ai acquis le restaurant et le dépanneur, j’ai senti que j’avais besoin que quelqu’un me guide, entre autres pour fixer mes tarifs et pour m’aider à mieux m’organiser.

Sylvain : Tu en avais trop sur les épaules! Je l’ai connu comme étudiant et je me doutais qu’il voulait peut-être en faire trop. On a commencé par se parler quelques fois au téléphone, puis je suis allé sur place. J’y ai passé une nuit pour tester le produit, puis il a pu me présenter tous ses projets.

Michel : Maintenant, je respire mieux; ça m’a vraiment enlevé un stress. M. Drouin m’a beaucoup replacé dans mes idées parce que j’en avais trop et j’étais trop éparpillé. J’ai déjà hâte qu’il revienne parce que j’ai plein de choses à lui montrer et j’aimerais avoir son avis! (rires)

Michel Megarbane

Sylvain, vous jouez le rôle de mentor pour la première fois. Pourquoi avoir accepté?

Sylvain : C’est une des formes de bénévolat que j’apprécie le plus, entre autres parce que c’est très flexible. Indirectement, j’en avais fait à titre d’enseignant parce que j’aime beaucoup rester en contact avec mes étudiants. C’est naturel pour moi. Je côtoie d’ailleurs d’anciens étudiants qui travaillent dans des hôtels presque tous les jours dans le cadre de mon travail. Je pense aussi que ça vient avec le côté professeur que j’ai en moi. Je viens même d’accepter une deuxième mentorée.

Sylvain Drouin

On confond souvent mentorat et coaching. Quelle est la différence, selon vous?

Sylvain : Avec le mentorat, on ne mesure pas de résultats, du moins pas de la même manière. Le coaching consiste plus spécifiquement à fixer des objectifs, tandis que dans un contexte de mentorat, c’est plutôt le mentoré qui pose ses questions. J’aime voir les jeunes foncer et prendre des risques. Impossible de ne pas trouver ça beau.

Michel : C’est un peu comme avoir un psy en back-up. Si tu en as besoin, il est là. Et comme il se lève très tôt, je peux même l’appeler à 6 h du matin (rires)! Quand je doute, je peux me fier à M.Drouin; je sais qu’il va me donner des pistes de solution. Je ne le harcèle pas, évidemment, mais c’est rassurant de savoir qu’il est là, au bout du fil ou par texto, si j’ai des questions.

Votre relation a commencé en pleine pandémie. Est-ce que le contexte sanitaire complique les choses?

Sylvain : On a eu quelques conversations téléphoniques depuis le mois de février, mais c’est certain que ce sera plus facile de se voir en personne. Je dois d’ailleurs venir voir le bistro, qui vient de rouvrir après les rénovations. Et comme je commence un mandat à Magog, pas très loin, je pourrai y aller plus souvent.

Michel : Vous allez pouvoir essayer toutes les chambres! (rires)

Quels sont vos sujets de discussion en ce moment?

Sylvain : La première chose que je fais, c’est de m’assurer qu’il va bien. On parle aussi de ses priorités comme entrepreneur en démarrage; je l’ai notamment aidé à repositionner son offre au restaurant. Et comme je baigne dans l’hôtellerie au quotidien – je dors 100 nuits par année dans des hôtels –, je peux lui dire par exemple que ses oreillers sont fatigués!

Michel : Et je les ai tous changés! M.Drouin m’apprend beaucoup de choses chaque fois qu’on se parle. Et si vous voulez savoir, je me sens vraiment très chanceux de l’avoir comme mentor.


Pour devenir mentor comme Sylvain ou adhérer à Passion Entrepreneur comme Michel, n’hésitez pas à contacter le Bureau des diplômés de l’ITHQ!