Une nouvelle qui nous remplit de fierté : notre diplômé et professeur de cuisine supérieure Samuel Sirois et son équipe ont remporté la sélection nationale des Bocuse d’Or qui avait lieu à Toronto le 26 février.
Nous avons rencontré Samuel quelques jours avant la compétition pour en savoir plus sur ce projet de longue haleine.
Samuel, c’est quoi les Bocuse d’Or?
C’est la plus grande compétition au monde en cuisine. Il n’y a rien de plus gros qui se fait. C’est l’équivalent des Olympiques ou des Oscars. C’est aussi énormément d’heures de travail. C’est deux ans et demi de ta vie qui sont consacrées à 5 h et demie de compétition.
Tu es toi-même diplômé de l’ITHQ. Peux-tu nous parler de ton cheminement?
Je suis diplômé 2005 du programme Cucina Italiana. Entre 2005 et 2016, j’ai travaillé au Restaurant de l’ITHQ, au Spa Eastman et au Manoir Rouville. J’ai aussi fait un an chez Alain Ducasse, en France, et étudié la gastronomie en Suisse. Depuis 2016, je suis professeur de cuisine supérieure à l’ITHQ.
« Pour moi, l’ITHQ c’est chez nous. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de revenir enseigner ici. Je ne voudrais pas être ailleurs! »
Pourquoi as-tu décidé de prendre part à cette compétition?
En fait, c’est la 3e fois que je me présente comme finaliste. La première fois, en 2013, je n’étais pas à la hauteur. Je n’avais aucune idée ce qui m’attendait. La deuxième fois en 2016, on a été classés 4e. Cette fois-ci, ce qui fait une énorme différence, c’est que je ne suis pas seul : j’ai le soutien de l’ITHQ. J’ai toute une équipe derrière moi.
« Je suis quelqu’un de très entêté : quand j’ai une idée en tête, j’y vais jusqu’au bout! »
Samuel reçoit la veste officielle des Bocuse d’Or des mains de Trevor Ritchie, le représentant canadien de l’édition 2019. Le Canada s’est classé au 13e rang sur 24 pays participants lors de la dernière édition.
Qu’est-ce que ça implique de participer à une compétition du genre en terme de préparation?
Je suis entièrement dédié à ça depuis 2 mois. Je m’entraîne tous les jours avec mon équipe rapprochée : mon assistant Alexy Jetté (étudiant en cuisine) et mon coach et collègue, Gilles Herzog. Je me lève le matin, je pense à ça; je me couche le soir, je pense à ça.
Qu’est-ce qui se passe le 26 février, le jour de la finale canadienne?
On a 1 h 30 pour sortir 7 assiettes. Il faut sortir 3 garnitures, une pièce de viande et une sauce par assiette. Le thème, c’est la tourtière : on peut donc s’inspirer de tout ce qui tourne autour de ça : l’orange, la canneberge, les épices, la viande, les pickles, les pommes de terre, le ketchup aux fruits.
Le plat gagnant de Samuel : le canard qui s’assaisonne d’épices à tourtière, oignon farci à l’oignon, pomme de terre cœur de canard/sariette, condiment carotte-canneberge. Crédit photo : Mijune Pak
Quelle est la suite des choses si tu remportes la finale canadienne?
La prochaine étape, c’est les Bocuse d’Or Amériques qui auront lieu au Brésil en 2020. Si je suis sélectionné, je participerai à la finale mondiale des Bocuse d’Or qui aura lieu à Lyon en 2021.
« Je sais que si je gagne, ce ne sera pas juste une victoire personnelle. Il y a plein de monde en arrière qui pousse! »
Est-ce que tu penses qu’une expérience comme celle-ci peut faire de toi un meilleur prof?
Absolument! Tout ce que je peux redonner, je vais le faire. Pour moi, c’est une façon de dire à nos jeunes que tout est possible. À l’ITHQ, on te donne la chance de rêver. C’est un des seuls endroits que je connais qui te donne cette possibilité. Voilà pourquoi je me considère chanceux d’être professeur ici.