Simon Gaudreault-Rouleau : maître de la soif

Publié le 12 novembre 2018

Diplômés

Sommellerie

Quand on rencontre Simon pour la première fois, on se rend compte assez rapidement qu’on a affaire à un passionné, un vrai. Après avoir travaillé pendant 14 ans comme expert en vins pour la SAQ, il est aujourd’hui copropriétaire et responsable du développement de la soif à la brasserie Dunham, classée parmi les 100 meilleures microbrasseries au monde par le site Ratebeer.

Qu’est-ce qui t’a amené à t’intéresser au domaine de la sommellerie?
Quand j’avais 15 ans, je suis tombé sur des cahiers des cours Les connaisseurs de la SAQ (NDLR : l’ancêtre des Ateliers SAQ par ITHQ). Ça a donc débuté par un intérêt théorique. Dès 16 ans, je savais que je voulais travailler à la SAQ : je trouvais leur métier vraiment intriguant!

Qu’est-ce qui t’a poussé à faire une transition vers le monde de la bière?
En fait, je ne considère pas ça comme une transition. Pour moi, le métier de sommelier englobe aussi la connaissance de la bière, du saké, des spiritueux, du thé, du café, des cigares, etc. Il s’agit de la continuité de la même passion : celle pour l’exploration et la dégustation de produits artisans qui présentent une identité unique liée à un lieu ou à un savoir-faire.

Qu’est-ce que ça prend pour être bon dans ce que tu fais?
De la polyvalence, de la débrouillardise, de la créativité, mais d’abord et avant tout, de la passion.

« La passion, c’est quelque chose qui ne s’invente pas, ne s’imite pas, et qui a un gros impact sur ce que nous faisons. »

La brasserie Dunham, c’est Sébastien Gagnon, fondateur et PDG, Eloi Deit, brasseur, et Simon Gaudreault-Rouleau, responsable du développement de la soif. 

Les bières de microbrasserie sont de plus en plus populaires au Québec. Qu’est-ce qui nous différencie par rapport à d’autres pays dans le monde?
Le Québec n’a pas de tradition brassicole séculaire forte. Tout est à faire et nous ne sommes pas pris dans un carcan. Quand on voyage dans d’autres marchés, on constate que la qualité d’ensemble des bières de microbrasseries du Québec est très élevée. Comme la clientèle est très critique et informée, ça pousse la qualité vers le haut.

Crédit photo : Brasserie Dunham 

Une chose que les gens ne soupçonnent pas du métier de brasseur, c’est…  
Beaucoup de gens ne réalisaient pas jusqu’à tout récemment que la bière pouvait être un produit noble, qui avait sa place à table. Heureusement, c’est une réalité qui évolue rapidement. On trouve maintenant de très belles cartes de bières dans les bons restaurants du Québec.

« Plusieurs sommeliers réalisent aussi que le champ des possibles est encore plus large dans le monde de la bière que dans celui du vin, entre autres grâce aux multiples ingrédients que l’on peut utiliser. Cette versatilité apporte beaucoup d’options en terme d’accords avec une grande variété de cuisines. »

Tes derniers coups de cœur bières du Québec à découvrir?
Les bières de la brasserie le Cheval blanc, à un jet de pierre de l’ITHQ! Cette petite brasserie reste une de mes préférées, avec des bières audacieuses, variées et maîtrisées.

Qu’est-ce que ton passage à l’ITHQ t’a amené dans ta carrière et comment ça te sert encore aujourd’hui?
Je pense que la chose la plus importante qui m’a été transmise lors de mes études en sommellerie, c’est un esprit critique aiguisé. Cet esprit critique me sert au quotidien en dégustation, mais il me sert aussi dans beaucoup d’autres aspects de ma vie, lorsqu’il faut prendre des décisions. Le vin touche également à plusieurs sphères de connaissance, et contribue à une culture générale riche et variée, nourrissant une saine curiosité. Toutes des choses qui sont à mon avis d’une importance capitale, peu importe les projets qu’on entreprend.

Quels seraient tes conseils à un jeune qui aimerait se lancer dans le brassage?
Goûte au maximum de produits et passe donc nous voir à la brasserie pour voir comment on travaille!