Diplômée du baccalauréat en gestion du tourisme et de l’hôtellerie, Nancy Gilbert a quitté le Québec il y a 18 ans pour réaliser son rêve : ouvrir un hôtel au bord de la mer. Une aventure qui n’a pas été de tout repos, mais qu’elle ne changerait pour rien au monde!
Originaire de Val-d’Or, Nancy Gilbert a toujours su ce qu’elle voulait faire dans la vie : avoir un établissement hôtelier près d’une plage. « J’aime le marketing, les arts, les chiffres, la décoration, les voyages, la chaleur, la mer… Je me disais que d’avoir un hôtel dans le Sud m’amènerait à faire tout ce que j’aime », raconte-t-elle. C’est donc tout naturellement qu’elle s’inscrit à l’ITHQ pour étudier en hôtellerie.
Une fois son DEC et son baccalauréat terminés, Nancy débute sa carrière au Québec… mais conserve toujours son rêve en poche. C’est la condition médicale de sa mère qui lui permettra de le réaliser.
Destination Playa del Carmen
La mère de Nancy Gilbert souffre d’arthrite et d’arthrose, au point où elle ne peut presque plus marcher. Un voyage à Cuba change sa vie…
« Deux heures après avoir débarqué de l’avion, elle dansait! »
Désirant s’éloigner du climat québécois, elle décide, avec son conjoint, d’embarquer dans le projet de sa fille. C’est ainsi que les recherches pour trouver un établissement hôtelier dans le Sud commencent.
Un hôtel de 16 chambres situé à Playa del Carmen, au Mexique, séduit le trio. Bien qu’il ne soit pas directement sur la plage, son emplacement et son prix sont intéressants. À l’époque, cette destination n’est pas encore très prisée des touristes. Elle a néanmoins l’avantage d’être située à seulement quelques heures de vol du Québec, ce qui assure aux investisseurs de pouvoir rentrer rapidement au pays si le besoin se fait sentir.
Leur première offre tombe toutefois à l’eau. Après de nouvelles recherches les ayant menés jusqu’au Guatemala, les investisseurs relancent la propriétaire de Playa del Carmen, qui n’a toujours pas vendu. Et elle finit par accepter! « Même en offrant plus, ça restait un bon deal », affirme Nancy. Un an et demi après avoir entamé le processus d’achat, Nancy, sa mère et son conjoint deviennent donc officiellement les nouveaux propriétaires de l’hôtel situé au 169 Calle 4.
Un rêve à échelle humaine
Après de coûteuses rénovations (et un architecte qui disparaît avec des avances de fonds) pour mettre l’hôtel à leur image, les copropriétaires ouvrent finalement l’Hôtel LunaSol en 2007. Avec ses 16 chambres, Nancy estime qu’elle peut offrir un service personnalisé.
« Nos clients, ce n’est pas la chambre 102, c’est madame Dupont et monsieur Tremblay. Et quand ils se mettent à nous parler un peu plus, on finit par les appeler par leur prénom. »
La diplômée avoue que son rêve initial était un peu plus ambitieux, mais que la vie fait bien les choses. « J’avais en tête d’avoir environ 40 chambres, mais on n’en avait pas les moyens au moment d’acheter. Une fois notre hypothèque payée, on aurait pu agrandir, mais après l’histoire de rénovation qu’on a vécue, on avait moins le goût. Et 16 chambres, c’est juste assez finalement. »
La clientèle qui séjourne au LunaSol est très diversifiée. Nancy compte beaucoup de Mexicains et d’Argentins en vacances estivales, ainsi que des Européens, dont plusieurs plongeurs allemands. Les Québécois sont moins nombreux, puisqu’ils ont davantage tendance à opter pour les tout-inclus. « C’est ancré dans la culture. »
« No te preocupes »
Dès son arrivée au Mexique, Nancy a fait d’une priorité l’apprentissage de la langue espagnole. « Il y a des gens qui habitent ici et qui ne parlent pas espagnol. Avec l’anglais, tu te débrouilles. Moi, personnellement, je ne me sentais pas à l’aise d’engager un gérant qui parle aux employés parce que je ne suis pas capable de le faire moi-même. »
La diplômée de l’ITHQ a également rapidement adopté le mode de vie plus relax des Mexicains.
« Quand je retournais au Québec, au début, je trouvais ça stressant. Tout est pour hier et tout doit être parfait. Ici, tout est pour demain et si c’est fonctionnel c’est encore bon. Au début, c’était un choc culturel, maintenant, je ne retournerais pas en-arrière. »
Nancy s’est d’ailleurs si bien adaptée à son pays d’adoption qu’elle a décidé d’y fonder une famille. Aujourd’hui maman d’une fillette de huit ans, elle vit un rêve encore plus grand!