À la découverte du métier de majordome

Publié le 28 mars 2019

Cette semaine, une douzaine de nos étudiants et diplômés ont choisi de faire fi de la relâche scolaire pour apprendre les bases d’un métier fascinant : celui de majordome.

Animée par Clarence McLeod, majordome royal et membre de la Guilde des majordomes professionnels d’Angleterre, cette formation est offerte gratuitement à nos étudiants par le biais de la Fondation de l’ITHQ, en mémoire de Pierre Gagné, diplômé de l’ITHQ et majordome de quatre premiers ministres du Québec.

Nous avons rencontré M. McLeod pour tenter de démystifier cette intrigante profession. 

Un majordome royal, ça veut dire…
Un majordome qui a déjà pris soin de membres de la famille royale.

J’ai personnellement eu l’occasion de m’occuper de la reine à deux reprises. Pour tout vous dire : elle était adorable! La reine est une grand-maman avant tout, et comme j’aime tellement ma grand-mère, j’aime aussi beaucoup la reine.

Une chose que les gens ne soupçonnent pas du métier de majordome?
Les gens pensent que c’est un métier très glam, mais ce n’est pas le cas : on fait beaucoup de travail salissant (rires)!

Clarence enseigne à nos étudiants comment bien cirer les chaussures, l’une des tâches du métier de majordome.

Une autre chose que les gens sous-estiment, c’est à quel point on se doit d’être discret. On doit toujours garder contenance, peu importe ce qui arrive. Aujourd’hui, par exemple, on a fait un exercice avec les étudiants : ils devaient défaire les valises des clients. Hé bien, on y a caché des items gênants pour voir s’ils étaient capable de garder leur « poker face »!

Finalement, les gens pensent parfois qu’être majordome, c’est de la servitude. Mais ce travail vient avec une grande responsabilité. Et un grand pouvoir aussi.  

La demande la plus farfelue que j’ai eue dans ma carrière, c’est…
Pas moi, mais un des majordomes que j’ai formés : on lui a demandé de trouver une coccinelle à 2 h du matin pour un jeune enfant qui ne pouvait pas dormir. Une coccinelle!!

La chose la plus gratifiante du métier de majordome, c’est…
La fierté de savoir que des gens aussi puissants te font confiance et comptent sur toi. De les entendre dire : « Appelle Clarence : il va s’en occuper ».

Une petite attention que mes clients adorent…
C’est de savoir ce dont mon client a besoin avant qu’il ne le sache lui-même. C’est ce qu’on appelle le service anticipé.

« Que ce soit leurs pantoufles, le journal du matin, un chocolat chaud ou un verre de vin, on connaît leur routine et on leur offre ce dont ils ont besoin avant même qu’ils ne le demandent. »

Une autre tâche du majordome : ouvrir le lit et préparer le coucher de son client. 

Est-ce que le métier de majordome vient avec un personnage? Êtes-vous la même personne sans votre cravate et votre redingote?
Ça dépend vraiment des personnalités de chacun. Dans mon cas, je suis la même personne au travail que dans ma vie personnelle. Je dis les choses telles qu’elles sont et je n’accepte pas la bullshit!

Qu’est-ce que ça vous fait d’enseigner votre métier à la relève?
Ça me fait sentir vieux (rires)! Je n’ai pas d’enfant moi-même, alors avoir l’occasion d’être un mentor pour ces jeunes est très significatif. On crée des relations fortes, et plusieurs continuent de m’appeler pour me demander conseil.

« Alexandra-Jade a fait la formation avec moi l’an dernier et je suis l’une des premières personnes avec qui elle a communiqué lorsqu’elle a été engagée au nouveau Four Seasons de Montréal. Ça m’a fait chaud au cœur! »

Aussi, je trouve ça amusant parce que je sais qu’ils ne peuvent pas encore comprendre toute l’intensité qui vient avec ce métier. Et je sais pertinemment qu’ils vont penser à moi le jour où ils se feront demander de trouver une coccinelle à 2 h du matin!