Lukas Vallée Valletta : vers l’infini et plus loin encore!

Publié le 19 janvier 2021

Photo par © Louis Laliberté

Diplômés

Hôtellerie

À 29 ans seulement, Lukas Vallée Valletta possède déjà une impressionnante feuille de route. Diplômé de l’ITHQ de Hautes Études en gestion hôtelière internationale en 2014, il peut se targuer d’avoir été le premier Nord-Américain à monter sur la scène des Worldwide Hospitality Awards dans la catégorie Réussite professionnelle, d’avoir vécu l’expérience de l’accueil d’un sommet du G7 et d’être aujourd’hui directeur de l’hébergement et de l’expérience client pour le Massif de Charlevoix, une station en plein essor. Pas surprenant qu’il fasse partie du palmarès 2020 Top 30 Under 30 de Kostuch Media Ltd. qui célèbre le leadership de jeunes Canadiens évoluant dans le milieu de l’hospitalité. Malgré tout son bagage, Lukas conserve une soif d’apprendre et une passion dévorante pour son métier qu’il nous a partagée alors que nous l’avons joint au téléphone, tout juste avant le début de la saison de ski au Massif.

Tu es en poste depuis peu au Massif. Peux-tu nous parler un peu de ce qui se trame là-bas et de ton travail?

Je suis là depuis octobre [2020]. C’est vraiment excitant, car tout est à faire. Il y a le Club Med qui s’en vient et notre projet immobilier qui se développe de plus en plus. On a présentement 94 unités qui se déclinent en 4 types d’hébergement complètement différents : des condos hôteliers, des refuges, des chalets de luxe et des jumelés. Dans quelques semaines, on aura 40 unités de plus et dans 5 ans, il y aura 836 unités sur la montagne!

Mon travail comme directeur de l’hébergement et de l’expérience client est de gérer tout l’opérationnel : je m’occupe de superviser autant l’entretien ménager que l’entretien technique et la réception. Au Massif, c’est un peu différent que dans l’hôtellerie traditionnelle; je touche à tous les départements, comme la comptabilité, le marketing…

Le projet est tellement gros! Ce n’est pas qu’un établissement hôtelier, c’est une montagne! Autant j’apporte mon expertise d’hôtelier, autant j’apprends sur l’immobilier. Aussi, travailler sur une montagne, c’est complètement différent. Dans le monde hôtelier, tu travailles en veston-cravate. Sur une montagne de ski, tout le monde porte une tuque, travaille en coton ouaté et dévale les pistes sur l’heure du lunch!

Peux-tu nous dire comment ta formation à l’ITHQ a influencé ton impressionnant parcours?

Ce programme m’a ouvert les portes sur le monde! Grâce aux stages à l’international, mais aussi à l’expertise des professeurs. Ce sont des passionnés qui possèdent un background incroyable dans le domaine de l’hôtellerie. Et une fois diplômé, tu restes dans la grande famille de l’ITHQ. Je suis toujours fier de dire que je suis allé à l’ITHQ. C’est une institution québécoise.

Ça fait maintenant plus d’un an que tu es monté sur la scène des Worldwide Hospitality Awards en tant que finaliste de la catégorie Réussite professionnelle. Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté?

J’ai été invité à participer au gala à Paris, car j’étais parmi les 20 finalistes de ma catégorie sur 3500 applications. On appelait ensuite les trois finalistes sur scène. C’était la première fois qu’un Nord-Américain montait sur scène dans cette catégorie.

En plus de l’expérience du concours, ça m’a permis d’être un peu plus connu dans mon domaine. De la reconnaissance, il n’y en a pas beaucoup dans ce métier. Quand elle passe, il faut la prendre! Ça m’a également apporté beaucoup de contacts dans le milieu hôtelier, ça m’a ouvert des portes, ça m’a amené à faire des conférences à l’université et même à enseigner!

Tu es déjà enseignant à 29 ans? Wow!

Oui, je viens de terminer ma première session. J’ai donné le cours d’hébergement aux étudiants de troisième année en Techniques de gestion hôtelière au Collège Mérici [à Québec]. J’ai toujours voulu être professeur, mais jamais je n’aurais pensé que ça allait arriver aussi tôt. Alors qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre en hôtellerie au Québec, je veux transmettre ma passion pour mon métier et convaincre les jeunes de travailler dans le domaine.

Qu’est-ce qui a nourri ta passion pour l’hôtellerie?

Je viens d’une famille qui a toujours été dans le service. Au départ, je ne savais pas quoi faire de ma vie. J’ai lâché l’école et à 15 ans, j’ai commencé à travailler comme plongeur au Château Vaudreuil. J’ai eu l’opportunité de grandir dans l’entreprise, je suis devenu chasseur. Après, je suis allé travailler à Montréal. J’ai rencontré mon mentor, Tomas Mendonca, qui vient du Brésil et qui est allé à la très réputée École hôtelière de Lausanne. Il m’a vraiment allumé, et ensuite, ça n’a pas arrêté. Ce qui est le fun avec l’hôtellerie, c’est que ce n’est pas sky is the limit, mais space is the limit!

On ne peut pas te laisser partir sans que tu nous parles de ton expérience au sommet du G7, en 2018, alors que tu étais directeur de la réception au Fairmont Le Manoir Richelieu!

C’est vraiment l’expérience d’une vie! J’ai d’ailleurs eu un down après l’événement. Qu’est-ce que tu peux vivre de plus gros comme expérience que l’organisation d’un sommet du G7? Si tu me proposais de la revivre demain matin, je dirais oui sans hésiter, même si j’ai travaillé 242 jours d’affilé! Ce que j’ai trouvé le plus impressionnant, c’est de pouvoir côtoyer les grands dirigeants de ce monde et de voir les particularités de chaque culture. Je pourrais en parler pendant des heures!

Tu n’as pas pensé écrire un livre sur le sujet?

Oui, et il est déjà commencé! Tous les soirs, je notais les choses qui m’avaient marqué pendant la journée, comme quand j’ai vu un homme courir avec une glacière dans le lobby pour aller porter une canette de Coke à Donald Trump. C’est que le président ne buvait pas celles de l’hôtel. Un jour, quand j’aurai plus de temps, je vais écrire mon livre!