À l’occasion de la Fête de la francophonie et à l’invitation de l’ambassade de France à Beijing, trois ithquoises se sont retrouvées de l’autre côté du globe. Leur mission? Partager l’expertise québécoise en matière de pâtisserie avec des étudiants chinois et de jeunes francophones du monde entier.
Pour les diplômées Ann-Rika Martin (La Planque) et Mélissa Tringle (Laurie Raphaël Montréal) et la professeure de pâtisserie Joanne Lacombe, ces trois semaines d’immersion et d’échanges ont été aussi stimulantes que déstabilisantes.
Quel était le programme lors de votre séjour?
Ann-Rika : Les deux premières semaines se sont déroulées en résidence au lycée Jinsong de Beijing, une école de formation professionnelle. Notre groupe était composé de dix étudiants chinois en pâtisserie et de dix jeunes pâtissiers de la francophonie. Chaque jour, un pays différent montrait une technique propre à sa cuisine. Nous avons aussi eu à préparer des bouchées et des sculptures en chocolat pour des cérémonies à l’ambassade, à rédiger un livre de recettes et à animer des ateliers de fabrication de biscuits dans une école primaire du quartier. La troisième semaine, le même groupe de francophones était invité par l’école française La Belle Vie, dans la ville de Changsha, où nous avons participé à un concours de pâtisserie.
Comment vous êtes-vous acclimatées à vos hôtes?
Ann-Rika : Les Chinois aiment apprendre. Ils sont fiers et ouverts. Mais une chance que nous avions Google Translate… et Mme Lacombe pour nous coacher!
Joanne Lacombe : La glace s’est vite brisée entre nous. Comme j’étais la seule professeure présente pour toute la durée du séjour, ça n’a pas été long qu’on m’a surnommée « Chef Mama ». Lorsque nous sommes parties, les dix étudiants chinois et le directeur de l’école sont venus nous reconduire à l’autobus. Tout le monde pleurait!
Incroyable échange interculturel entre 10 étudiants chinois de l’école de Jinsong et 10 jeunes pâtissiers de la Suisse, du Maroc, de la Belgique, de la France et du Québec.
Qu’est-ce qui vous a étonné pendant votre séjour?
Ann-Rika : Les étudiants chinois étaient plus jeunes, mais déjà super bons. Pour ce qui est de la pâtisserie, ils aiment beaucoup la texture gélatineuse, les mousses, les couleurs vives et les saveurs de fruits. Nous leur avons fait goûter le sirop d’érable et, pour eux, c’était beaucoup trop sucré. Ils ont fait une drôle de face!
La vedette de l’heure : Mme Lacombe, en pleine préparation de financiers aux airelles et au sirop d’érable.
Quels sont les défis que vous avez rencontrés en cours de route?
Joanne Lacombe : L’équipement et les ingrédients ne sont pas les mêmes qu’ici, alors nous avons dû faire preuve de beaucoup de débrouillardise. Ça nous a aussi fait réaliser que nous étions chanceux, au Québec, d’avoir des installations au top.
Mélissa : Malgré les difficultés, nous avons toujours été fières de nos réalisations. Au fond, nous étions là pour faire ce que nous savons faire le mieux : de la pâtisserie!
Concours des jeunes pâtissiers francophones à l’école de gastronomie française La Belle Vie de Changsha.
Que retirez-vous de cette expérience?
Mélissa : J’y ai rencontré des jeunes pâtissiers très talentueux. Je compte bien en revoir certains!
Ann-Rika : C’est rare que j’ai le « motton » quand je quitte des gens, mais là, c’était le cas. Je pense aussi que j’ai eu la chance d’en inspirer certains et de leur donner le goût de voyager (NDLR : Boursière Grands chefs Relais et Châteaux, Ann-Rika a récemment effectué des séjours de perfectionnement au Costa Rica, en Californie et en Autriche).
Joanne Lacombe : Je suis toujours très exigeante envers moi-même, mais cette fois, je peux dire que je suis vraiment fière de ce que j’ai accompli, autant sur le plan professionnel que personnel.
Bravo les filles et merci d’avoir aussi bien représenté le Québec en Chine!