Diplômée du baccalauréat en Gestion du tourisme et de l’hôtellerie, Myriam Corbeil est aussi doctorante en psychologie du travail. À travers tout ça, elle a trouvé le temps de participer à la conception d’un type d’hébergement original et éphémère : l’Hôtel UNIQ. Portrait d’une entrepreneuse d’exception.
J’ai rencontré Solène April pendant notre bac et on a réalisé qu’on travaillait bien ensemble. Après nos études, on est parties en voyage chacune de notre côté et on a vu de beaux exemples de ce qui se fait ailleurs en matière d’hébergement. Au Maroc, par exemple, j’ai vu des tentes super luxueuses en plein désert.
À notre retour de voyage, on a eu l’idée d’ouvrir une auberge de jeunesse au Mexique, au Salvador ou en Colombie… pour se rendre compte que c’était assez complexe sur le plan légal. Finalement, on s’est dit : pourquoi pas au Québec? On a tellement de richesse et de magnifiques paysages. Mais c’était très cher d’avoir un hôtel ici.
On a étudié plein de scénarios, puis on a pensé créer de petites cabanes ou tentes pliables qu’on pourrait déplacer dans différentes régions du Québec. Avec ce concept original et écologique, on s’est dit qu’on pourrait répondre à un manque dans l’offre d’hébergement de certaines destinations, à des moments clés de l’année. C’est ainsi qu’est né en 2019 l’Hôtel UNIQ (pour Unités Nomades Insolites Québécoises)!
« En plus de démarrer l’entreprise, j’ai décidé de poursuivre des études au doctorat en psychologie industrielle et organisationnelle. »
Je devrais obtenir mon diplôme en 2024, mais je vois déjà la valeur ajoutée d’étudier en psycho. Ça m’aide à mieux gérer les employés de mon entreprise, parce qu’on travaille fort pour motiver les troupes et diminuer le taux de roulement. Pour attirer et retenir les employés, on veut notamment leur montrer à quel point leur santé mentale nous tient à cœur.
Par ailleurs, on souhaiterait développer tout ce qui a trait aux retraites stratégiques en nature pour les entreprises. On a déjà commencé à accueillir des organisations qui veulent faire vivre des retraites de bien-être ou de créativité à leur équipe. C’est là que je vais entrer en action, lors de la prochaine saison. À titre de psychologue organisationnelle, j’aimerais animer des ateliers et pouvoir créer nos propres événements d’affaires.
D’ailleurs, ma thèse de doctorat portera sur les bienfaits du télétravail en nature plutôt qu’en ville, ce qui réduit le stress, ou encore sur les avantages des retraites de bien-être, qui peuvent aider les travailleurs à récupérer à la suite d’un épisode de stress.
« En gros, j’aimerais démontrer que c’est payant pour les employeurs de miser sur le bien-être de leurs employés. On en parle beaucoup, et maintenant, il faut le prouver! »
Solène a quitté l’aventure il y a un an, mais l’Hôtel UNIQ poursuit sa tournée des régions cet été. Pendant les mois de mai et juin, on ira sans doute dans les Cantons-de-l’Est, et en juillet et août, on hésite entre le Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord ou la Gaspésie. Suspense! Il y a ensuite de bonnes chances qu’on retourne dans les Laurentides en septembre et en octobre 2022.
Peu importe où on ira, je prédis beaucoup plus de partenariats entre les divers acteurs de l’industrie touristique, ce qui permettra de créer des expériences encore plus exceptionnelles pour les voyageurs. Avant la pandémie, les gens travaillaient vraiment plus en silo, dans leur coin. Je vois qu’il y a beaucoup plus d’ouverture à l’idée de partager les connaissances, les statistiques, les idées.
« Pour que le Québec rayonne et attire encore plus de touristes, on va devoir offrir des expériences bonifiées. Et je trouve ça génial! Ça nous incite tous à innover. »
Puis c’est sûr que le développement durable va être poussé beaucoup plus loin, au-delà des matières résiduelles. Le slow travel aussi gagnera du terrain. Et avec les voyageurs québécois qui restent ici plutôt que d’aller à l’étranger, on va devenir de fiers ambassadeurs de notre beau Québec!