Samuël au pays des maharadjahs

Publié le 24 février 2018

Diplômés

Sommellerie

Quand nous avons entendu dire qu’un de nos diplômés était sommelier dans un palace 5 étoiles à Jaipur, en Inde, et que nous avons vu qu’il avait la même moustache que notre professeur de service, M. Cockenpot, nous nous sommes dit qu’il fallait absolument le rencontrer!

Voici notre entretien avec Samuël Bernard, diplômé 2015 du programme Formation internationale en service et sommellerie de restaurant.

Qu’est-ce qui t’a amené à t’intéresser à la sommellerie?

Depuis que je suis petit, dans ma famille, à chaque fois qu’on a quelque chose à fêter, ça se passe autour d’une table et d’une bouteille de vin.

Pendant mes études, alors que je travaillais dans un resto, j’ai commencé à m’intéresser plus sérieusement à la sommellerie… parce que ça m’aidait à faire plus d’argent! (rires)

Ensuite, j’ai travaillé à la Cabane à sucre Au Pied de Cochon. Martin (Picard) m’a pris sous son aile et m’a dit « On va faire quelque chose avec toi. » J’ai commencé comme busboy et 3 ans plus tard, j’étais devenu l’assistant-sommelier de la maison. J’ai ensuite eu la chance de travailler au Graziella pendant un peu plus de 2 ans.  

Pourquoi as-tu décidé de faire ton cours alors que tu aurais pu continuer d’apprendre « sur le tas »?

Il y a des choses que j’ai appris sur le terrain que je n’aurais pas appris à l’école et vice-versa. Aller à l’école, c’est bon pour la rigueur, pour les stages et pour le réseau de contacts. L’école, ça t’ouvre des portes… après, c’est à toi de saisir les opportunités!

Tu as travaillé au Rambagh Palace au cours des derniers mois. Comment t’es-tu retrouvé là-bas?

Par un soir bien ordinaire, un de mes très bons contacts m’a appelé pour me demander : « Qu’est-ce que tu dirais de déménager en Inde dans trois semaines? » J’ai dit oui en une seconde!

Parle-nous de ton expérience.

Quand je suis arrivé dans cette ancienne résidence d’un maharadjah, on m’a accueilli avec des chameaux, des éléphants et une pluie de pétales de rose. Le luxe d’un palace indien, c’est un luxe qu’on n’est même pas capable de concevoir.

Aussi appelé « Le joyau de Jaipur », le Rambagh Palace est situé dans la province du Rajasthan. C’est l’ancienne résidence principale du Maharadjah (prince) Sawai Man Singh II. Crédit photo : Taj Hotels

J’ai vécu l’expérience d’un invité pendant 4 jours pour comprendre que le luxe, ce n’est pas seulement la magnificence des lieux… mais surtout les mille et une petites attentions du personnel. Étonnamment… on s’y habitue assez rapidement! (rires)

Une chance que mes profs de l’ITHQ m’avaient obligé à faire un stage dans un hôtel 5 étoiles en Bourgogne, parce que je ne pense pas que j’aurais pu faire la job là-bas!

Cours intérieure, Rambagh Palace. Crédit photo : Taj Hotels

Quel était ton rôle?

J’étais le sommelier des 3 restaurants de l’hôtel. Toutefois, mon mandat principal était de former des employés pour leur inculquer la culture et l’étiquette derrière le service du vin, afin qu’ils puissent éventuellement en gérer eux-mêmes la vente. 

En Inde, le vin est un produit de luxe, car il vient tellement de loin. L’importation ne peut se faire qu’une fois par année, en hiver, dans des camions réfrigérés, parce que sinon, le vin tourne à cause de la chaleur. Cela fait en sorte qu’il y a zéro culture du vin. Il a fallu que je commence par leur apprendre que le vin venait du raisin. Mais en retour, ils m’en ont appris quand même pas mal sur le whisky!

Bref, je devais leur apprendre à pêcher, pas juste leur donner le poisson. Et ça m’a permis de découvrir que j’étais un meilleure pédagogue que je le pensais. 

Une des salles à manger princière où travaillait Samuël. Crédit photo : Taj Hotels

Quels sont tes plans pour le futur?

J’aimerais beaucoup repartir travailler à l’étranger dans des marchés émergents, en Chine par exemple. Mais avant, j’aimerais me faire un nom ici. Présentement, je travaille dans un bistro et j’étudie pour obtenir la certification Advanced du Court of Master Sommeliers.

Aurais-tu un conseil à donner à nos étudiants qui débutent dans le domaine?

Être sommelier, ce n’est pas tout le temps glamour. Il faut mettre son égo de côté et accepter de faire ses preuves. Il faut bûcher. Se tenir tout le temps à jour. Et ne jamais refuser une occasion d’apprendre. 

Ici comme ailleurs, avec ou sans moustache, nous avons hâte de voir quelles seront tes prochaines aventures Samuël!